Publié dans : Blog
Posté sur : 19 août 2025
Par : Jennifer Stone
Depuis quelques années, je consacre mon travail à mettre les gens et la planète au cœur des priorités. Qu’il s’agisse d’accompagner des entreprises dans leur certification B Corp ou de soutenir des initiatives en faveur de la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accessibilité (DÉIA), j’ai pu constater à quel point les choix quotidiens peuvent s’additionner et avoir un véritable impact.
À la maison, mettre mes valeurs en pratique semble plus complexe. Être parent ajoute une toute nouvelle dimension au chaos. Entre la gestion du temps, des budgets serrés et des crises de colère, chaque décision semble plus compliquée et plus personnelle. Je me demande souvent si mes petits gestes font vraiment une différence.
Pour le sixième anniversaire de mon fils, j’ai décidé de lui organiser la fête ultime sur le thème de Sonic le hérisson. Je me suis rendue au magasin spécialisé dans les articles de fête où j’ai fait le plein de décorations thématiques, de ballons brillants et de petits cadeaux — tout ce qui, selon moi, rendrait cette journée magique.
Mais quelque part entre les allées remplies de décorations scintillantes et la caisse, je me suis figée. Mon panier débordait… tout comme ma culpabilité.
Ce n’était pas la première fois que je ressentais cette tension : la pression de créer un moment digne de Pinterest se heurtait à la petite voix dans ma tête qui me demandait : « Pour qui fais-tu tout ça, au juste? »
C’est à ce moment-là que j’ai vu ce que j’essayais d’éviter : les pensées inconfortables et dérangeantes que j’avais l’habitude de repousser. Je voulais créer une journée spéciale pour mon fils, mais je savais que tout ce qui se trouvait dans mon panier finirait probablement à la poubelle dès le lendemain matin.
Pourtant, la pression était réelle, surtout en tant que parent. Il est facile de se comparer aux autres et d’avoir l’impression de ne pas être à la hauteur. Nous sommes bombardé·e·s d’images de « perfection » soigneusement sélectionnées : arches de ballons, gâteaux personnalisés et tables de collations thématiques. Le message est clair : plus c’est mieux. Et si vous oubliez les sacs-surprises? Bonjour la culpabilité parentale.
Me sentant dépassée, j’ai vidé mon panier et quitté le magasin avec seulement quelques ballons en papier. Je n’avais pas de plan, juste un nœud dans l’estomac que je ne pouvais pas ignorer.
À partir de là, j’ai commencé à explorer des options plus durables pour la fête de mon fils et à me poser des questions plus profondes comme : qui paie le prix de mes choix quotidiens? Plus j’en découvrais, plus je me sentais mal à l’aise.
Le changement climatique, la pollution et les déchets toxiques ne sont pas des enjeux abstraits. Leurs conséquences se font sentir de manière disproportionnée dans les milieux et les communautés marginalisées, des endroits où les gens se battent déjà pour être vus et entendus.
Tout le monde n’a pas la même relation à « l’environnement ». J’ai commencé à remarquer que les choix zéro déchet, ceux dont on entend souvent parler, ne sont pas réellement accessibles pour beaucoup de gens. Souvent, ces conversations viennent de personnes privilégiées, qui ont du temps, de l’argent et des moyens. Pendant ce temps, les personnes qui subissent les effets les plus durs des crises environnementales sont généralement celles qui ont le moins de pouvoir et de ressources.
Reconnaître ces impacts cachés, qui se paient souvent en dignité, en main-d’œuvre, en terres ou en bien-être, m’a forcée à remettre en question mes habitudes enracinées dans la commodité et le privilège. Et c’était peut-être là le plus difficile : choisir de continuer à apprendre, même lorsque c’était inconfortable, et faire de la place à l’humilité et à des choix qui me semblaient plus en accord avec mes valeurs.
Au début, je croyais que la durabilité se résumait aux objets : ce que nous achetons, ce que nous jetons et ce que nous recyclons. Mais avec le temps, cette vision m’a semblé trop étroite et trop simpliste.
En y regardant de plus près, j’ai compris que mes choix avaient un impact bien au-delà de mon foyer. Les choses qui me facilitent la vie ont souvent un prix que d’autres finissent par payer. Ce coût peut se traduire par :
Ce fardeau n’est pas réparti équitablement et ne figure jamais sur un reçu.
Pour prendre soin de l’environnement, il faut d’abord prendre soin les un·e·s des autres. Lorsque nous plaçons l’équité, l’inclusion et l’accessibilité au premier plan, nous trouvons des idées qui fonctionnent pour un plus grand nombre de personnes et qui résistent à l’épreuve du temps. Sans cela, nous ne faisons que reproduire les mêmes systèmes défaillants, mais cette fois-ci avec des sacs réutilisables.
Est-ce que je me trompe encore? Absolument. Il y a des jours où la commodité prend le dessus et où j’oublie de poser de meilleures questions. Mais j’apprends à ralentir et à faire des choix plus intentionnels chaque fois que je le peux, en m’appuyant sur ces questions :
Chaque décision que nous prenons en dit long sur ce qui compte pour nous. Et même les actions les plus modestes et imparfaites peuvent créer une dynamique lorsque nous restons curieux·euse, ouvert·e·s et prêt·e·s à apprendre.
Pour moi, tout est devenu clair dans l’allée numéro cinq. Depuis ce jour, ma façon de voir, de choisir et d’agir a changé.
Et vous savez quoi? Mon fils a passé le meilleur anniversaire.
Au lieu des habituels sacs-surprises en plastique, nous avons offert aux invité·e·s des tasses réutilisables Sonic le hérisson achetées dans un magasin écoresponsable local. Mon fils était très fier d’expliquer à ses ami·e·s pourquoi c’était mieux pour la planète. Quant aux décorations (ou plutôt l’absence de décorations)? Il n’a même pas remarqué. Il était bien trop occupé à s’amuser.
Je continue d’apprendre. Je n’ai pas toutes les réponses. Mes enfants me rappellent constamment qu’il est bien plus important d’être présente que de tout rendre parfait. Leur transmettre l’envie de faire partie de la solution commence par montrer l’exemple.
Pour moi, la durabilité va au-delà des choix que je fais. C’est aussi la volonté de voir l’impact de ces choix et de rester suffisamment curieuse pour continuer à apprendre et à évoluer, même lorsque c’est inconfortable ou compliqué.
Alors, que dira votre prochain choix sur le monde que vous souhaitez créer?
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